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La "graine"
du doute peut aussi germer et engendrer une faille irréversible et grandissante
qui lézarde peu à peu "la construction forteresse" de la doctrine sectaire.(
Sonya Jougla )
J'ai réfléchi afin d'identifier un moment
précis à partir duquel j'ai eu la conviction que je ne resterais pas
TJ toute ma vie. Je me revois, il y a quelques mois, assistant à une étude
de la Tour de Garde.
Cette étude traitait de l'éducation spirituelle que les parents doivent
donner à leurs enfants. Comme je n'avais pas préparé cet article, je l'ai
découvert au fur et à mesure. Plus on progressait dans l'étude moins j'étais
d'accord. J'écoutais les réponses de l'assistance et j'avais de plus en
plus de mal à m'identifier à elle.
Ce sentiment de rejet m'a troublé et je me suis efforcé de le maîtriser
car j'avais carrément envie de quitter la salle pour ne plus jamais y
revenir.
Ce fameux déclic ne suffit pas :
"En sortir... C'est difficile... Cela nécessité un grand courage moral
en fin de compte.
Plus l'addiction a
été longue, plus ce sera dur.
Il faut un déclic pour que les yeux se dessillent, pour voir les choses
et les gens avec un coeur neuf.
Cependant, un déclic ne suffit pas ; il procède d'une longue suite d'observations
et d'expériences le plus souvent malheureuses. Il entraîne un choix
douloureux auquel on ne peut procéder du jour au lendemain : comment
admettre que l'on s'est trompé si lourdement et pendant si longtemps ?
Quel sens donner à toutes ces années gâchées ?
Cette seule pensée, qui revient à nier toute son existence, effraie celui
qui la porte et le pousse à la refouler le plus loin possible pour s'accrocher
davantage à tout ce qui fait sa vie depuis si longtemps.
Cette situation constitue souvent une barrière mentale infranchissable..."
" Dans l'enfer des
Témoins de Jéhovah " de Dany Bouchard.
«
Les phases de l'embrigadement »
Comment s'exerce la manipulation mentale?
C'est un long processus en trois phases.
En premier lieu, la rencontre qui intervient sous le masque d'une
activité: humanitaire, pseudo psychologique, soutien scolaire, formation
professionnelle. La secte offre une réponse à une demande exprimée par
le sujet. Petit à petit, il est séduit car il est persuadé d'avoir trouvé
ce qu'il cherchait.
Le fait d'être en recherche à un moment donné de la vie donne une prise
au recrutement. Il n'y a pas de profil type. Une période fragilisée de
l'existence prédispose l'individu, mais pas seulement. Certains se défendent
de céder aux sirènes et tombent pourtant dans le piège, malgré un métier
gratifiant et une famille solide.
La deuxième étape se joue entre initiés. Le sujet est accroché
sur ses valeurs, épanoui sur le plan personnel. La séduction fait place
à la crédibilité du discours. Une rencontre avec le gourou achève le processus
de fascination.
Troisième stade, la manipulation mentale exercée à l'aide de techniques
psychologiques détournées.
On déprogramme l'individu de ses points de repéres familiaux, culturels.
La personne est déshumanisée, son « ancienne vie » est occultée. Coupée
du monde extérieur, la victime est à la merci de la vérité du gourou.
Des adeptes parviennent à s'en sortir?
Le propre de l'adepte est de ne pas être conscient d'être une victime.
Il a perdu son libre arbitre, mais la perversité des sectes est de persuader
le sujet qu'il est pleinement consentant. J'ai même l'exemple d'une jeune
femme qui a traversé 20 années, sans savoir qu'elle était embrigadée.
Parfois dans le cas de sectes dangereuses, l'éthique du sujet dépasse
l'état de soumission, comme un ultime sursaut.
Le doute fissure peu à peu le dispositif. L'adepte se libère.
Des conséquences?
La sortie n'est pas exempte de culpabilité. Il faut repartir vers une
existence diabolisée en « vie moyenne ».
Et puis certaines personnes très seules, trouvent dans les sectes une
chaleur humaine. Il ne suffit pas de franchir le pas, pour que la secte
sorte de votre tête. Les victimes mettent cinq ans en moyenne, avant de
se faire aider. Les anciens adeptes souffrent d'une pathologie psychiatrique:
délires psychotiques, graves dépressions, phobies obsessionnelles, troubles
de la sexualité et image dissociée du corps.
La thérapie?
Tout un travail sur soi commence. Il faut un temps fou pour se reconstruire.
La victime doit renouer avec son libre arbitre et sa capacité de discernement.
C. St. P.
Voici une explication intéressante de ce
processus de sortie volontaire que j'ai trouvé sur le site de l’ADFI.
http://www.unadfi.org/
La sortie volontaire
" Cette sortie résulte d'une
motivation personnelle de l'adepte. Il réalise à un moment donné que,
systématiquement manipulé, sa dignité d'homme a été bafouée.
Un tel moment est souvent bien localisé dans le temps. A l'occasion d'un
fait quelconque, il se produit tout à coup dans la tête de l'adepte comme
un déclic: il voit la réalité autrement. Comme en chimie, il suffit d'ajouter
dans une solution adéquate une faible quantité d'un produit pour que l'ensemble
cristallise en quelques secondes.
Le déclic se produit en effet sur le terrain préparé dans le subconscient
où tout un ensemble de gênes, de doutes, de réminiscences, d'inquiétudes
se sont accumulés;
un petit fait peut alors être déterminant pour rouvrir la conscience personnelle
!
Bien que soigneusement anesthésié par des techniques très efficaces de
captation mentale, l'esprit critique de l'adepte n'est pas tout à fait
mort; devant certaines incohérences, incongruités ou immoralités, il peut
encore réagir. Les points d'interrogation s'enchaînent alors, amorçant
une lente "remontée à l'air libre".
C'est pour l'adepte une longue maturation qui commence.
Les contradictions de la secte (entre théorie et pratiques par exemple)
ou ses choix de vie lui deviennent progressivement, mais aussi inconsciemment
intolérables ; il en résulte des hauts et des bas, des certitudes nouvelles
mais aussi des peurs. Puis, brusquement il prend conscience de l'imposture
initiale ; la décision finale de quitter le groupe intervient alors,
encore faut-il "passer à l'acte".
Ce phénomène du déclic est bien réel. Les anciens adeptes savent en général
le localiser comme en sont la preuve certains des témoignages précédemment
relatés.
On n'en connaît pas vraiment le mécanisme, en particulier les conditions
de son déclenchement : pourquoi six mois suffisent-ils à certains adeptes
pour quitter une secte alors que d'autres y sont encore cinq ans après,
voire dix ou même vingt ans ?
Tout semble affaire de circonstances et de tempérament.
La sortie volontaire de secte est l'aboutissement d'un long cheminement,
bien souvent difficile à vivre par l'adepte car tout est fait dans la
secte pour rendre sa sortie impossible (endoctrinement, coupures diverses,
pressions psychologiques, phobie du départ, etc...).
Lorsqu'il veut ou va sortir, il est à contre courant du groupe dans lequel
il a pris l'habitude de vivre ; il est alors seul. " Fin de citation.
Aujourd'hui Internet permet à l'adepte en
rupture de se retrouver au sein d'une communauté internationale
qui l'aidera à passer ce cap difficile.
En ce qui concerne les Témoins de Jéhovah
voir les liens en fin de pages.
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